Début avril, les médias dénonçaient le compte personnel de formation qui n’aurait bénéficié qu’à une personne depuis son lancement en janvier dernier.
S’il est normal que la réforme prenne un peu de temps pour se mettre en place, c’est aussi aux entreprises d’informer leurs salariés de leurs droits afin qu’ils créent leur compte personnel de formation et utilisent leurs heures à bon escient.
Nous vous proposons un petit guide pratique pour savoir quelles informations transmettre à vos collaborateurs et dans quel cadre.
Quels sont les points-clés de la réforme pour vos salariés ?
Sur quoi communiquer ? C’est la première question que vous devez vous poser ! En effet, certains volets de la réforme ne concerne que peu vos collaborateurs. Mieux vaut donc vous focaliser sur ce qui les intéresse.
Le Compte Personnel de Formation
Le Compte Personnel de Formation (CPF) et son accès direct sur internet via le site moncompteformation.gouv.fr, en insistant bien sur le fait que ce n’est plus l’entreprise qui fait les démarches d’inscription mais bien le salarié lui-même ! Le CPF suit également le salarié tout au long de sa vie professionnelle, même en période de chômage.
Le salarié peut mobiliser les heures acquises dans le cadre du CPF librement, sans avoir besoin d’autorisation de son employeur si la formation a lieu en dehors des horaires de travail.
A temps plein, un collaborateur acquiert 24h de formation par an pendant 5 ans, puis 12h par an pendant 3 ans jusqu’à un plafond de 150h. Les heures déjà acquises dans le cadre du DIf peuvent être reportées sur le CPF et c’est à vous, employeur, de les communiquer à l’ensemble de vos salariés.
Les formations certifiantes
C’est un des changements majeurs dans l’accès aux formations : ces dernières devront être certifiantes et inscrites sur des listes validées par les organismes de branche et interprofessionnels. Il s’agit donc de formations plus longues que celles proposées habituellement aux salariés dans le cadre du plan formation.
La liste des formations éligibles est consultable depuis le compte internet de chaque salarié et celui-ci pourra faire appel à un conseil en évolution professionnelle pour l’accompagner dans ses choix.
L’entretien professionnel
Enfin, vous devez informer vos salariés sur l’entretien professionnel, obligatoire tous les deux ans et qui a pour but de faire le bilan des formations suivies par le collaborateur, de recueillir ses besoins de formation et de faire le point sur ses perspectives dévolution professionnelle.
Quels sont les moyens de communication à privilégier ?
Même s’il y a encore des choses qui restent floues concernant l’application de la réforme et que la certification des formations éligibles est encore en cours, vous devez communiquer ce que vous savez auprès de vos salariés, quitte à le faire régulièrement.
Deux types de communication sont possibles et peuvent être mises en place ensemble.
La communication collective sur la réforme de la formation professionnelle
Il s’agit évidemment des séances d’information qui peuvent regrouper tout le personnel de l’entreprise, pour délivrer une information descendante sur l’état des lieux et l’avancée de la réforme, les derniers décrets d’application, les nouvelles formations éligibles, etc.
On peut également penser à envoyer régulièrement des mails pour rappeler aux salariés de créer leur compte personnel de formation et, bien évidemment, leur communiquer les heures qu’il leur reste au titre du DIF.
La communication personnalisée
Les mails ou les séances plénières ne sont pas forcément les moyens de communication les plus favorables pour une discussion poussée, où chacun pourrait poser ses questions.
Une communication plus personnelle sera envisagée, par exemple lors de réunion d’équipes ou lors des entretiens annuels d’évaluation. Les managers seront alors en première ligne pour délivrer l’information. Le rôle des RH, dans ce cadre, est de s’assurer qu’ils ont bien compris le fonctionnement de la réforme et de les former.
Enfin, la réforme étant encore en phase d’application, n’ayez pas peur de dire à vos collaborateurs que vous attendez plus d’informations, plutôt que de délivrez des éléments faux ou trop incomplets.