Peu attentifs, contestataires, critiques, les jeunes de la génération Y sont souvent pointés du doigt par les formateurs. Quelles différences présentent ces digital natives par rapport à leurs aînés ? Et comment les intéresser pour leur permettre d’apprendre ?
Les digital natives sont-ils des digital students ?
S’il est vrai que les jeunes de la génération Y sont à l’aise avec les nouvelles technologies qu’ils utilisent pour accéder très rapidement à l’information ou pour communiquer entre eux, est-il vrai de dire que c’est également par ce biais qu’ils veulent apprendre ?
Une étude de l’université de Lugano a montré que si Google et les recherches en ligne permettaient aux jeunes d’avoir une réponse immédiate à une question précise, ces derniers préféraient les cours en présentiel, les livres et la prise de note pour leurs apprentissages à long termes.
Si les outils numériques sont pour eux une aide à l’apprentissage, ils ne sont toutefois pas un passage obligé. En revanche, l’accès à l’information via internet modifie la perception qu’ils ont de la formation. Si le formateur leur livre une information déjà disponible, quel est l’intérêt de rester en cours ?
Quelques leviers pour les formateurs
Les spécificités de la génération Y ne s’arrêtent pas à leur usage des nouvelles technologies. Ce sont aussi les codes culturels qui ont changé et qui peuvent engendrer des tensions entre formateurs et apprenants.
Pour le formateur, l’enjeu sera donc d’éviter de se bloquer sur ces détails culturels ce qui pourrait le conduire à verrouiller sa formation en revenant au mode d’apprentissage traditionnel : cours magistraux et examen. Cela aura le double désavantage de désintéresser les stagiaires et, in fine, de ne pas atteindre les objectifs pédagogiques de la formation.
Au contraire, il revient au formateur d’utiliser les forces de cette génération pour transmettre efficacement un savoir. Ces jeunes apprennent vite et sont à l’aise avec les TIC ? Pourquoi ne pas leur proposer de créer un Wiki ?
Ils s’ennuient vite et aiment être challengé et participer ? Multiplier les jeux pour faire passer les notions de manière plus ludique.
Ils remettent vos propos en question ? Ne vous braquez pas et laissez-les d’abord s’exprimer. Faites ensuite de vos différences un échange constructif auquel pourront se mêler les autres participants.
Comme toujours lorsque vous êtes en formation, la clé du succès sera l’adaptation à votre public. Si cette jeune génération sent que vous valoriser leurs connaissances, ils seront plus à même d’écouter les vôtres !